1 janvier 2022
Excellence industrielle & opérationnelle
Après plusieurs années de réflexion sur la possibilité de mettre en place une solution végétale pour le décapage industriel, William Péronne franchit le pas au moment de son rachat de CADECAP en 2018. En s’inspirant du bio-mimétisme, il en finit avec le décapage industriel par traitement chimique et le remplace par une technique propre et respectueuse de l’environnement.
Ce sont près de 200 tonnes de produits chimiques qui étaient utilisés tous les ans chez CADECAP pour retirer tout type de traitement de surface (peintures, colles, vernis, caoutchoucs… etc.) sur les pièces industrielles, notamment de l’automobile et de l’aéronautique. La finition ratée de ces pièces peut ainsi être refaite par le client. Ce chiffre a aujourd’hui été réduit à 0, un exploit prometteur pour le reste de l’industrie française.
200 tonnes par ande produits chimiques remplacés par une solution 100% végétale
Le décapage chimique est toxique et dangereux. La problématique de CADECAP consistait à trouver une solution respectueuse de l’environnement, c’est chose réussie avec l’utilisation de deux technologies innovantes : la projection de média végétal et l’utilisation de liquide végétal. Pour décoller les traitements de surface et remettre à nu la pièce à rattraper, la première technique consiste à projeter des coquilles de fruits (noyaux, coques…) broyées à une certaine granulométrie. « Nous avons industrialisé un procédé artisanal pour utiliser une solution respectueuse de l’environnement décollant la peinture sans altérer le support. » explique William Péronne, président de CADECAP. « Quant à la deuxième alternative, on peut la comparer à un « savon » à base de végétaux. »
Dans un esprit d’économie circulaire, le « sable végétal » est filtré après avoir servi à décaper les pièces. Cela permet de pouvoir réutiliser plusieurs fois le sable. Il finit par se transformer en poussière de bois. Une valorisation thermique de ce résidu est alors possible et il peut servir de combustible. Une autre alternative consiste à le mélanger à des déchets trop azotés et de trouver le bon équilibre pour les méthaniser. Le biogaz peut ensuite être utilisé comme carburant. « Mais pour aller au bout de ma démarche d’économie circulaire, je souhaiterais trouver une solution pour que la poussière de bois puisse retourner à la terre » confie William Péronne.
L’enjeu est multiple pour CADECAP, aussi bien d’un point de vue environnemental que sociétal. L’amélioration des conditions de travail pour les salariés, avec la disparition du risque de contamination, a rendu l’équipe volontaire et motivée dans l’apprentissage des nouvelles techniques à mettre en place. Le client final bénéficie d’une solution technico-économique propre, efficace et compétitive.
Transformer une activité réputée polluante en activité vertueuse offre des perspectives inimaginables pour l’industrie française. William PÉRONNE, Président de CADECAP
Des aides financières de Bpifrance, partenaire de la PFA dans la transformation des entreprises du secteur automobile, ont aidé à mettre en oeuvre le projet. « Le coût d’arrêt de l’installation chimique a été important dans l’enveloppe d’investissement pour le développement et la mise en œuvre de ces nouvelles technologies » explique William Péronne. « Des procédures d’évacuation spécifiques ont dû être suivies. Sans prendre en compte le démantèlement, nous avons investi 1 million d’euros dans la recherche, le développement et la mise en place de ces solutions de décapage 100 % végétal. L’Ademe et les régions de Normandie et Bretagne nous ont également fortement soutenus dans le projet. »
William Péronne est un adhérent NextMove depuis de nombreuses années. Beaucoup de ses clients chez CADECAP proviennent d’ailleurs de ce réseau, mais aussi des partenaires, des prescripteurs et des fournisseurs. « NextMove est l’écosystème référent du secteur automobile. Sa dynamique régionale nous permet d’entrer en contact avec les acteurs de l’automobile et de la PFA ».
CADECAP
MÉTIERDécapage industrielCHIFFRE D'AFFAIRES1 M€EFFECTIF30 salariésIMPLANTATIONGrand-Ouest (Normandie & Bretagne)
ets-cadecap.fr