Nouvelles orientations pour l’institut de transition énergétique VEDECOM
31 juillet 2024
Fêtant ses 10 ans cette année, VEDECOM est reconnu pour ses études et démonstrations pratiques dans le domaine des mobilités, avec la particularité de s’intéresser non seulement à leurs technologies mais aussi à leur aspect sociétal, de l’acceptabilité aux facteurs humains et économiques. Face aux enjeux de la mobilité de demain, VEDECOM définit sa nouvelle feuille de route. Par ailleurs, l’Institut s’investit dans l’ingénierie de formation, la prestation de service avec le transfert de ses résultats de recherche dans des démonstrateurs, et la standardisation pour veiller à l’adéquation des règles internationales au marché français. Décryptage avec Éric Lebeau, Directeur Général de VEDECOM.
Comment l’institut VEDECOM redéfinit-il ses priorités ?
Par rapport au monde de la mobilité en 2014, nous avons franchi le seuil d’un nouveau cycle. Pour répondre aux nouveaux enjeux de la filière automobile et de la mobilité en général, nous avons retravaillé notre plan stratégique. Si VEDECOM poursuit ses activités liées à l’électrification du véhicule, nous les recentrons désormais sur la recharge et son intégration dans le système électrique. Par exemple, avec le Plug&Charge, l’authentification et le déclenchement de la recharge se font automatiquement à l’aide d’un certificat numérique.
VEDECOM étudie également les véhicules automatisés et les infrastructures connectées, à travers des briques de connectivité faisant le lien entre les informations des systèmes embarqués et celles de l’infrastructure, collectées par des capteurs, des caméras ou des radars. Enfin, notre plan stratégique comporte désormais trois nouvelles orientations concernant les mobilités multimodales, l’impact environnemental des mobilités et la filière du Véhicule Léger Intermédiaire.
En mutualisant nos écosystèmes et en partageant nos activités au sein du réseau NextMove, nous pouvons mieux adapter nos activités à la filière.
Comment implanter les mobilités multimodales sur les territoires ?
Ces mobilités ne doivent pas être seulement multimodales, mais aussi attractives et inclusives. Aujourd’hui, un trajet impliquant des changements entre plusieurs moyens de transport peut sembler plutôt décourageant : notre but est d’inverser cette tendance. Il faut également veiller à ne pas exclure les usagers de la mobilité. Comment soutenir les collectivités à concevoir ces hubs multimodaux de façon attractive et inclusive ? Avant d’engager des phases d’expérimentation et d’observation in situ, la première étape consiste à établir la typologie des besoins selon les territoires. Nous avons ainsi pris contact avec la région Bretagne, la ville de Honfleur et le parc naturel régional de Millevaches, entre autres. Les territoires montrent une véritable appétence pour ces projets, ce qui est extrêmement positif.
Quel est l’impact de la transformation des mobilités ?
En plus d’analyser le cycle de vie et l’empreinte carbone des composants, nous étudions le système de mobilité dans sa globalité, en accordant une attention particulière à l’effet rebond. Par exemple, quel est le véritable impact du covoiturage : permet-il aux passagers de ne pas acheter de voiture, ou les incite-t-il à faire leur trajet en voiture plutôt qu’en bus ou en train ? Même problématique avec la trottinette électrique : si son empreinte carbone est plus basse que celle de la voiture, on s’aperçoit qu’elle est plutôt utilisée comme alternative à la marche à pied. En somme, nous avons besoin d’études sociologiques approfondies et de méthodes de mesure reconnues afin de connaître précisément l’impact des mobilités électriques et partagées.
5
programmes de R&D
65
projets menés, 27 projets européens dont 12 en cours
Quels sont les enjeux de la filière Véhicule Léger Intermédiaire ?
Des vélos cargo aux quadricycles à moteur comme la Citroën AMI, les VLI représentent une vaste branche de développement pour la mobilité. Cette filière est en pleine effervescence, surtout après les annonces du Plan vélo en France. En établissant un maillage entre la filière automobile et les VLI, on récupère des actifs pour une filière où tout reste à faire. Quelle réglementation, quelle homologation, quelle assurance pour chaque nouvel objet ? Comment faire cohabiter ces véhicules légers avec les véhicules déjà existants ? Comment réorganiser l’espace public ? Sur ce sujet émergent, nous sommes encore en phase d’observation et de prise de contact afin d’identifier les problématiques sur lesquelles VEDECOM pourra apporter ses expertises.
BUDGET ANNUEL
- 15 millions €
EFFECTIF
- 90 collaborateurs
- 25 membres
IMPLANTATION
- Yvelines
