15 décembre 2022
Le gouvernement lance un nouveau plan covoiturage ce mardi 13 décembre 2022. L'objectif est clair : tripler le nombre de covoiturage courte-distance, les trajets correspondant à moins de 80 kilomètres, pour atteindre 3 millions de voyages chaque année contre 900 000 actuellement. En toile de fond des préoccupations environnementales et inflationnistes.
Ce plan qui court jusqu'en 2027 s'inscrit dans la suite du plan covoiturage du quotidien présenté en novembre 2019. Ce dernier n'a pas tellement eu l'occasion d'être mis en place avec la pandémie de Covid-19 et le télétravail. Le gouvernement relance donc son ambition qui vise à rendre le covoiturage accessible, sûr et simple sur tout le trajet. "Le changement de comportement doit être simple et fluide", explique-t-on du côté du cabinet du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. "Il faut rendre le covoiturage attractif, y compris financièrement" pour que les gens se tournent vers cette solution.
14 mesures sont donc présentées, dont trois mesures phares qui représentent un total de 150 millions d'euros en parti mobilisés par l'Etat sur 2023. La première mesure mise en avant par le gouvernement est le bonus covoiturage du quotidien de 100 euros. Ce dispositif, doté d'une enveloppe prévisionnelle de 50 millions d'euros, repose sur les certificats d'économie d'énergie (CEE).
Dès le 1er janvier 2023, les conducteurs qui s'inscrivent pour la première fois sur une plateforme de covoiturage du quotidien pourront bénéficier de cette prime, versée en deux fois. 25 euros seront dès le premier trajet réalisés et 75 euros seront versés lorsque 9 trajets supplémentaires dans l'espace de trois mois auront été réalisés. "Cette mesure crée une opportunité inédite de faire du covoiturage une habitude pour des millions de Français, leur permettant de réaliser des économies considérables au quotidien tout en accélérant la transition vers une mobilité plus durable", a déclaré Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général de BlaBlaCar.
La forme que prend le versement de ce bonus est laissée à l'appréciation des plateformes. Cela peut-être une prime en argent ou un bon d'achat pour des produits de consommation courante. A noter que le gouvernement a fixé un minimum, mais que les opérateurs de covoiturage peuvent choisir d'augmenter les montants. Le but premier de cette incitation est d'augmenter le nombre de véhicule disponible pour le covoiturage. La disponibilité du parc est un enjeu essentiel pour que le covoiturage puisse vraiment décoller.
Avec sa seconde mesure phase, le gouvernement propose un soutien aux autorités organisatrices des transports (AOM) qui soutiennent elles-mêmes le covoiturage via différentes incitations financières (1 euro par trajet, 10 centimes par kilomètre,...). Concrètement lorsque la collectivité dépense 1 euro, l'Etat dépense également 1 euro. Le montant prévisionnel de l'enveloppe prévue à cet effet est de 50 millions d'euros. Cette mesure permet aussi de soutenir les passagers, et non plus seulement les conducteurs.
Enfin, la troisième mesure, dotée d'un budget de 50 millions d'euros provenant du Fonds vert, concerne le soutien aux collectivités pour la mise en place de l'infrastructure nécessaire. Que ce soit des voies dédiées ou des aires de covoiturage, etc., cela suppose un investissement important. Celui-ci pourra être soutenu par l'Etat. A la charge des préfets de débloquer ces fonds qui seront territorialisés. A noter que plusieurs expérimentations de voies dédiées au covoiturage sont en cours. De premiers retours sont prévus pour l'été.
Un comité associant l'ensemble des acteurs sera mis en place au premier trimestre 2023 pour suivre la mise en œuvre du plan covoiturage. Celui-ci vise également à structurer l'écosystème en regroupant les plateformes de covoiturage, les collectivités et autres représentants des différentes parties prenantes.
Dans les autres mesures de ce plan, le gouvernement entend communiquer plus largement auprès du grand public, accompagner les employeurs dans l'incitation au covoiturage, récompenser les entreprises exemplaire avec label pro-mobilité durable, etc. Il entend également valoriser les actions d'autres acteurs avec le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt qui vise à relayer les actions sur un site dédié ainsi que les différentes aides mises en place.
Souce : usine-digitale.fr
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