27 janvier 2025
C’est une pépite normande. L’industriel Eco-technilin, membre de NextMove, basé Valliquerville (Seine-Maritime) et près de Bernay (Eure), est devenu en 25 ans, un incontournable pour les équipementiers automobiles. Sa fibre de lin se retrouve dans des tableaux de bord, des portières. Mais on la trouve aussi dans des planches de surf, des raquettes de tennis, du mobilier… Du « made in Normandie », dont les perspectives en 2025 et pour demain sont énormes.
Karim Behlouli, directeur général de NatUp fibres et de la PME Eco-technilin dont le siège est à Valliquerville (Seine-Maritime), avec son usine destinée à la fibre courte et qui possède aussi un site à Saint-Martin-du-Tilleul, pour sa matière première avec la French filature, ainsi qu’une usine en Pologne pour les marchés de l’Est.
Ne cherchez pas le clinquant en arrivant sur le parking de l’entreprise Eco-technilin, à Valliquerville, petit village de Seine-Maritime. Ici, l’industriel normand revendique plutôt ses origines agricoles locales. Mais derrière cette humilité se cache une montagne d’innovations à faire pâlir de grands noms de la Silicon Valley. « On a déposé plusieurs brevets et ce n’est pas compliqué, on travaille avec toutes les grandes marques européennes de l’automobile, résume le directeur général de la PME Eco-technilin, le Havrais Karim Behlouli. Pour faire simple : le lin, de par ses performances environnementales, mécaniques et antivibrations, remplace de plus en plus la fibre de verre, la fibre de carbone et le plastique. Et en prime, c’est joli et plus léger. »
A lire également ➔ NatUp Fibres met en route sa filature dans l’Eure
Aujourd’hui 92 % de la production d’Eco-technilin est destinée à la filière automobile et les 8 % restants sont destinés à la diversification. « On travaille pour le mobilier, le design, le snowboard, les skis et on nous trouve aussi dans des raquettes de tennis et de paddle. » Et Karim Behlouli n’a pas l’intention d’en rester là. « Outre le développement du lin pour les voitures futures, on affiche clairement notre soutien au modèle social français, avec du « Made in France », y compris pour le textile. » C’est une véritable communauté qui a été créée, entre leur filature à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure) ouverte il y a trois ans, leur tisseur dans les Hauts-de-France, Lemaitre Demeester et le savoir-faire d’ateliers de confection un peu partout en France avec qui ils créent un partenariat pour des vêtements de qualité. « C’est Atelier particulier sur internet qui nous a donné l’idée de mettre en avant notre excellence française sur le lin et celui de fabricants français de vêtements. Et on a une traçabilité complète de nos produits. »
A lire également ➔ Le lin « made in France » a la cote
La Normandie et le nord de la France représentent 168 000 des 185 000 hectares dédiés au lin en Europe, sachant que l’Europe représente plus des deux tiers de la production mondiale. « Nous sommes leaders et c’est une production locale. Et comme pour le cochon, tout est bon dans le lin. La fibre longue est réservée au textile, et celle qui est cassée, donc la fibre courte, est travaillée pour l’automobile et même les poussières sont recyclées pour de l’engrais ou des panneaux de particules. En bref, pas de déchet avec le lin. »
A lire également ➔ 4 000 ans et un lin toujours aussi résistant
Un argument de plus pour Karim Behlouli, qui s’ajoute au fait que les produits en lin sont recyclables plusieurs fois. « Et nous faisons partie du groupe NatUp, coopérative agricole forte de ses 5 000 adhérents, basée à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen. Les agriculteurs de NatUp sont en polycultures, donc en rotation permanente, entre blé, orge, colza, pommes de terre et chanvre. Or, et c’est prouvé, le lin prépare bien la terre pour les autres cultures. Et ça aussi c’est du qualitatif. »
➔ ouest-france.fr/economie/entreprises
➔ Voir le communiqué de presse "NextMove récompense la société normande EcoTechnilin pour sa R&D et sa nouvelle gamme de fibres naturelles destinées à la filière automobile"