1 janvier 2022
Les « droïdes » de Twinswheel, membre de NextMove, vont réaliser des livraisons à Montpellier. Une expérimentation d’une durée de 36 mois débute afin de tester les robots autonomes de la start-up française. Dans un premier temps ils circuleront à vide. A terme, l’objectif est de réaliser des livraisons pour la Poste entre ses bureaux de centre-ville et des centres de tri, ainsi que pour le groupe STEF entre son hub urbain et ses clients que sont les restaurants et les bars.
La métropole de Montpellier a sonné le top départ de son expérimentation de véhicule autonome dédié à la logistique urbaine le vendredi 17 septembre 2021. Ce projet Carreta, qui fait partie des 16 expérimentations retenues par l’Etat autour de la filière du véhicule autonome, est le seul retenu dans la thématique de la logistique urbaine. La technologie retenue est celle de Twinswheel, start-up basée à Cahors (Occitanie).
Face à l’explosion des livraisons à domicile, la congestion des centres urbains et les nuisances sonores ne faiblissent pas. L’idée du projet Carreta est de tester une solution pour le transport de marchandises afin d’évaluer sa maturité et sa pertinence d’un point de vue technologique, environnemental, usuel, économique, social et sociétal.
Ces droïdes portent de façon autonome des charges lourdes pour réapprovisionner les magasins et bureaux de Poste des centres-villes. Grâce à SAM-Carreta nous allons expérimenter plusieurs formes de droïdes avec des industriels afin de mieux comprendre l’acceptabilité, les attentes et les possibles business-model.
Vincent Talon, cofondateur de Twinswheel
Twinswheel développe et fabrique ses droïdes, de formes et de tailles différentes, en Occitanie. Leur but est de seconder des personnes dans le transport de charges lourdes ou les tâches répétitives. Les plus petits droïdes peuvent transporter des charges allant jusqu’à 40kg et les plus gros des charges de 500kg. Pour l’expérimentation de Montpellier, les robots feront 70 kg à vide et se déplaceront à 6 km/h. Ils seront systématiquement accompagnés, à quelques mètres de distance, d’un conducteur de sécurité.2
Deux cas d’usage ont été retenus : la livraison de colis et courriers pour La Poste et la livraison de produits alimentaires frais pour le groupe STEF. Dans le premier cas d’usage, le véhicule Twinswheel aura à sa charge, dans les deux sens, le transport des colis du bureau de poste central aux centres de tri entre les bureaux de poste. Il pourra également être utilisé comme boite aux lettres mobiles et sera alors au plus proche des usagers. Pour le groupe STEF, le robot Twinswheel sera utilisé pour transporter des produits alimentaires de son hub de logistique urbain aux restaurants, bars et autres clients professionnels.
Cette expérimentation d’une durée de 36 mois se déroule en trois phases dans le quartier d’Antigone puis dans le cœur historique de Montpellier. Lors des deux premières phases le véhicule roulera à vide et le but principal sera de collecter des données et modifier éventuellement le comportement du robot selon les retours.
Dans un premier temps, le but est de valider l’ensemble des briques technologiques du véhicule logistique autonome. Les partenaires vont par exemple chercher à valider « sa capacité à cartographier, reconnaître les parcours définis et détecter les possibles obstacles ». Puis, à partir de début 2022, les partenaires vont chercher à valider le comportement du véhicule vis-à-vis de son environnement ainsi que sa capacité à répondre aux contraintes opérationnelles relatives aux horaires, routes et autres spécificités des cas d’usage. Enfin, la dernière phase consiste au déploiement des expérimentations en conditions réelles d’utilisation pour La Poste et le groupe STEF.
Différents points du projet seront évalués par des laboratoires de recherche partenaires comme la sécurité, les conditions météo lui permettant de circuler ainsi que les conditions liées à l’infrastructure, l’acceptabilité du service, le comportement des usagers, etc.
Cette expérimentation va « permettre ainsi la découverte et l’appropriation de ces nouveaux services par les utilisateurs et les riverains et contribuera à la construction du futur cadre réglementaire notamment en termes de sécurité », explique Jean-François Sencerin, directeur du programme France Véhicule autonome et coordinateur du projet SAM. Réglementation que l’Etat souhaite établir notamment grâce aux différents retours provenant des expérimentations en conditions réelles menée à travers le pays.