1 août 2022
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Le mois de juillet 2022 enregistre à nouveau une baisse des immatriculations de voitures particulières de 7% par rapport à juillet 2021 avec 107 547 unités immatriculées sur le mois.
Au cumul sur les 7 premiers mois 2022, le marché français recule de 15,3% par rapport à la même période 2021, avec 879 527 immatriculations : c’est encore moins que les 7 premiers mois de l’année 2020 (894.780) pourtant marqués par l’arrêt complet du marché à cause du premier confinement. La baisse du marché automobile des VP depuis le début de l’année atteint 34% par rapport à la même période d’avant crise (7 premiers mois de l’année 2019).
Cette situation reste principalement due à la pénurie de semi-conducteurs, qui a encore fortement limité la capacité de production en Europe et dans le monde.
Alors que le marché des VUL avait plutôt bien résisté en 2021, la tendance à la baisse observée depuis le début de l’année se confirme très fortement en juillet avec une baisse pour les VUL encore plus marquée que pour les VP : la baisse des immatriculations de VUL est de 24% (avec 24 604 unités immatriculées) par rapport au mois de juillet 2021 (32 380 unités).
Sur les 7 premiers mois 2022, on compte 208 302 VUL immatriculés, par rapport aux 275 335 unités sur la même période en 2021, soit une baisse de 29%.
Le marché du VI enregistre-lui aussi une baisse de ses volumes de 8,3% avec 3 395 véhicules immatriculés sur le mois (3 703 en juillet 2021) malgré des carnets de commandes pleins. Ce niveau reste très inférieur à la demande du marché tirée par le besoin de renouvellement des transporteurs routiers.
Les pénuries de composants et la hausse du coût des matières premières nuisent fortement à la production ; à cela s’ajoute la question du pouvoir d’achat, au centre des préoccupations des Français cet été. La flambée des prix des carburants pèse sur leur budget malgré les aides gouvernementales.
Selon les premières estimations publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la hausse des prix à la consommation en France s’est accélérée de nouveau en juillet pour atteindre 6,1 % sur un an, contre 5,8 % en juin. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis juillet 1985.
Les prises de commande de VP ont baissé de 6% par rapport à 2021 sur les 7 premiers mois de l’année, soit une baisse plus faible que celle des immatriculations, ce qui explique des carnets de commande record et donc des délais de livraison longs. Ceci est valable aussi bien pour les VP que pour les VUL (la baisse des commandes étant plus accentuée pour ces derniers, à hauteur de 15% par rapport aux 7 premiers mois de 2021) et pour les VI.
A noter que, sur les deux derniers mois (juin et juillet), la baisse de prises de commande est plus marquée : -18% pour les VP par rapport à juin et juillet 2021. De la même façon, la chute des commandes de VUL est de 33% sur les trois derniers mois (mai à juillet) par rapport à la même période 2021.
Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs défavorables : le coût des véhicules, les délais de livraison et le contexte économique global, marqué par une inflation record. En juillet, la confiance des ménages continue de diminuer pour le septième mois consécutif. À 80, l'indicateur perd deux points et reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021). L’indice sur les intentions d’achat de voitures par les ménages recule pour le deuxième mois consécutif et se situe nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.
La flambée des prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité) impacte le coût de production des véhicules, ainsi que leur coût d’usage pour le consommateur.
Malgré une progression encore forte sur un an, les prix de l’énergie ont un peu décéléré récemment, indique l’Insee, du fait d’un repli des prix des produits pétroliers : la hausse est de 28,7 % en juillet par rapport à juillet 2021, contre 33,1 % le mois précédent. Et ce malgré les mesures du gouvernement mises en place, notamment le maintien de la ristourne sur les carburants.
Les ventes de voitures électrifiées échappent encore au marasme. La flambée des prix des carburants participe notamment à accélérer la demande de véhicules à énergie alternative (notamment électrifiés) au détriment des véhicules thermiques. Ils continuent ainsi leur poussée avec 41,5% du marché sur les 7 premiers mois 2022 (32,6% sur les 7 premiers mois en 2021). Le bonus écologique de 6 000 euros pour l’achat d’une voiture neuve électrique a, d’ailleurs, été prolongé jusqu’à la fin de l’année.
Les immatriculations de véhicules neufs à bicarburation profitent également de la forte hausse du prix des carburants, avec 27 639 unités immatriculées sur les 7 premiers mois 2022. Deux fois moins cher à la pompe que l'essence, le GPL reste largement plus économique à l'usage, même avec une surconsommation de 18 %.
Quant au Diesel, motorisation historiquement plébiscitée et bientôt bannie des grandes agglomérations avec l’entrée en vigueur des ZFE-m, il poursuit sa chute inexorable avec 16,8% de part de marché (22,8% sur les 7 premiers mois 2021).
Le marché du véhicule d’occasion est très impacté par la baisse des immatriculations de véhicules neufs. Le flux de VO de moins de 2 ans se tarie, et le marché du VO baisse. Les ventes des modèles récents de moins de 5 ans sont les plus affectés, en baisse de plus de 30%. Le manque de disponibilité de véhicules neufs impacte tout particulièrement les loueurs de courte durée en plein boom estival. Dans l’incapacité de renouveler leurs flottes, ils sont contraints de conserver leurs véhicules beaucoup plus longtemps.
Source : www.pfa-auto.fr