10 décembre 2024
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Le mois de novembre 2024 confirme une nouvelle fois la baisse du marché automobile (VP), avec 133 320 immatriculations, soit une baisse de 13% (sur 19 jours) par rapport au mois de novembre 2023 (21 jours).
En cumul sur onze mois, le marché a reculé de -4% par rapport à la même période en 2023, de 23 % par rapport au niveau d’avant crise en 2019. Le marché est 17% en deçà de la moyenne de long terme (2010-2019).
Le marché du véhicule utilitaire prend la même tendance à la baisse entamée depuis le mois d’août, affichant 28 329 immatriculations, soit un recul de -16% sur le mois.
En cumul sur 11 mois, le marché du véhicule utilitaire léger reste, malgré tout, en légère croissance de 2% par rapport à 2023, mais en retrait de 20% si on le compare à l’année 2019.
Le marché du véhicule industriel affiche une stagnation de ses ventes -1%, soit 3 744 unités. Les volumes en cumul depuis le début de l’année ne progressent que de 2% par rapport à la même période en 2023.
Les commandes de VP se réduisent encore en novembre (-10%), et se situent, avec moins de 125 000 unités, au niveau le plus bas hors périodes de confinement (2020) : cela correspond à un recul des commandes de voitures particulières de -9% par rapport à novembre 2023.
Les commandes de véhicules utilitaires légers augmentent quant à elles de 12% par rapport à un mois de novembre 2023 qui affichait un niveau de commandes historiquement bas.
En novembre 2024, le climat des affaires en France s’assombrit de nouveau. À 96, l’indicateur qui le synthétise, perd un point.
Le marché des véhicules électriques (VE) marque le pas et affiche une part de marché de 17 %. Il enregistre un recul de 3 pts par rapport à la même période en 2023 qui bénéficiait des effets d’anticipation avant réduction du niveau des aides à l’achat.
Les ventes de véhicules électriques ont baissé pour le 4e mois consécutif en novembre (-25%). Depuis 6 mois, 24 000 VE (-15%) ont été vendus en moins. La part de marché des VE en début 2024 était supérieure de plus de 3 pts vs 2023, sous l’effet notamment du leasing social, mais n’est plus que de 0,6 pts en cumul en novembre.
En revanche, les véhicules hybrides poursuivent leur forte progression, avec 42% de mix sur les 11 mois 2024 contre 33% sur les 11 mois 2023. Depuis le début de l’année, plus de deux véhicules vendus en France sur cinq sont des véhicules hybrides (principalement full hybride et mild hybride). Les véhicules hybrides rechargeables continuent de perdre du terrain avec un mix de 8% sur la même période, contre 9% un an avant.
Au mois d’octobre, le marché européen affiche +1%. Les ventes de véhicules 100% électriques progressent de 2%, mais restent en baisse sur la plupart des principaux marchés, à l’exception de la Belgique (+48%).
Sur les dix premiers mois de l’année, le marché européen stagne à +0,7%, et les ventes de véhicules électriques affichent une baisse de 5% (-27% en Allemagne où la suppression des aides à l’achat continue de peser sur les venets). La part de marché des VE stagne à 13% en cumul sur onze mois.
Les pays de l’Union européenne, avec une part de véhicules électriques supérieure à 20%, ne représentent que 13% du marché européen (VP) ; 48% du marché se trouve entre 10% et 20%; 39% du marché se trouve bien inférieur à 10%.
Le décret relatif au bonus pour 2025 a été publié au journal officiel du dimanche 1er décembre.
Le décret acte une baisse des montants du bonus écologique pour l’ensemble des niveaux de revenu, applicable dès le 2 décembre 2024 :
Le dispositif s’inscrit désormais dans le cadre d’une enveloppe fermée : il y sera mis fin dès l’expiration des crédits budgétaires alloués pour 2025 (690 millions d’euro à date dans les documents budgétaires).
A souligner par ailleurs, la suppression du bonus pour les VUL et la suppression de la prime à la conversion.
Crise du secteur automobile, débat budgétaire, enjeux européens…
Luc CHATEL était l’invité d’Hedwige Chevrillon dans la « Grande interview » sur BFM Business