Lettre Marché & Analyses de la PFA - Juillet 2022

Lettre Marché & Analyses de la PFA - Juillet 2022

1 juillet 2022

Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.


Le mois de juin confirme le recul du marché sur l’ensemble du 1er semestre 2022

Le mois de juin 2022 enregistre une forte baisse, alors que c’est traditionnellement le mois de l’année qui enregistre le plus d’immatriculations de voitures particulières : 210 à 230 000 unités en moyenne. Le niveau des immatriculations sur le marché français confirme, pour le 6eme mois consécutif, un recul : -14,2% par rapport à juin 2021, avec 171 086 unités immatriculées sur le mois, soit un recul de -25,9% en données brutes par rapport au niveau d’avant crise en juin 2019.

Les retards de livraison sans perspective d’amélioration impactent les prises de commandes

En cumul depuis le début de l’année, sur les 6 premiers mois 2022, le marché français recule de 16,3% par rapport à la même période 2021, avec 771 982 immatriculations ; et en recul de 33,8% en données brutes par rapport au niveau d’avant crise (janvier-juin 2019).

Au-delà d’un problème d’offre, liée à une production automobile fortement limitée par la pénurie des semi-conducteurs, les acheteurs semblent affectés par l’augmentation des prix et par le contexte d’inflation.

L’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages

Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l’inflation poursuit son envolée en juin et atteint 5,8% sur un an, notamment en lien avec le prix de l’énergie accélère nettement en lien avec les produits pétroliers +33% en glissement annuel.

L'indice de prix des voitures neuves mesuré par l'INSEE s’est quant à lui accéléré sur 1 an, +8 % en mai, soit à un rythme supérieur à l’inflation.

Les immatriculations de VUL et du VI subissent le même sort

La tendance à la baisse se confirme aussi pour les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) qui suivent une évolution sensiblement comparable à celle des VP avec une baisse encore plus marquée de 22% (avec 36 510 unités immatriculés) par rapport au mois de juin 2021 historiquement élevé avec 46 749 unités, et en net retrait de -24,4% sur les 6 premiers mois 2022, soit 183 685 véhicules immatriculés, à comparer aux 242 922 unités sur la même période en 2021.

Le marché du VI, quant à lui, enregistre-lui aussi une baisse de ses volumes de 9,7% avec 4 139 véhicules immatriculés sur le mois. Ce niveau reste très inférieur à la demande du marché tiré par le besoin de renouvellement des transporteurs routiers (les carnets de commandes sont pleins). Cependant, en cumul, le marché reste très proche en volume du niveau atteint au 1er semestre 2021.

Les motorisations alternatives progressent, et l’électrification du marché se poursuit dans un marché en baisse

La hausse vertigineuse des prix du gazole et de l'essence, atteignant même des records ces dernières semaines, modifie la physionomie du marché automobile. La flambée des prix des carburants contribue à pousser les clients à se tourner vers des motorisations plus économiques à l’usage.

Cette flambée participe notamment à accélérer la demande de véhicules électrifiés au détriment des véhicules thermiques, dont les ventes ont fortement chuté ces six premiers mois. Les véhicules électrifiés continuent ainsi leur poussée avec 41,5% du marché sur les 6 premiers mois 2022 (32,3% sur les 6 premiers mois en 2021).

Dans cette part de marché, les immatriculations de véhicules 100% électrique - dont les 2/3 concernent les ventes aux particuliers - atteignent 93 344 unités sur les 6 premiers mois de l’année, (à comparer aux 72 519 unités sur la même période de 2021), soit une part de marché de 12,1 % (7,9% sur la même période en 2021).

Les ventes de véhicules hybrides avec 226 879 unités vendues depuis le début de l’année, soit une part de marché de 29,4 % (24,4% sur la même période en 2021).

Les immatriculations de véhicules neufs au GPL, qui représentent 3% du marché, profitent également de la forte hausse du prix des carburants. Deux fois moins cher à la pompe que l'essence, le GPL reste largement plus économique à l'usage, même avec une surconsommation de 18 %.

Le marché de l’occasion également impacté

Les problématiques de retard de livraison sur les marchés du neuf grippent le circuit de renouvellement des véhicules des particuliers et des flottes des loueurs et entrainent ainsi des répercussions tout aussi importantes sur le marché des ventes de véhicules d’occasion.

Après avoir atteint des niveaux de vente sans précédent avec plus de 6 millions de transactions en 2021, le marché est en recul de 11% depuis le début de l’année 2022, et notamment sur les véhicules de moins de 2 ans (-33%).

En effet, contraints par le manque de disponibilité de véhicules neufs, et face à la hausse des prix, de nombreux consommateurs se sont tournés vers les offres d’occasion récente. Or, les véhicules âgés de moins de deux ans sont devenue une denrée rare… précisément en raison de la pénurie de semi-conducteurs. De plus, les loueurs de courte durée – qui ont beaucoup souffert des confinements – ont réduit leurs achats et leurs reventes. La croissance de la demande et la baisse de l’offre renvoie logiquement les prix à la hausse.


Source : www.pfa-auto.fr