PSA va assembler 10 000 respirateurs artificiels

1 janvier 2022

Face à la pandémie et le nombre important de malades placés sous assistance respiratoire, le groupe PSA a décidé de proposer son savoir-faire et de venir en renfort au seul producteur français de réanimateurs, l’entreprise spécialisée Air liquide Medical Systems. 

« Ce projet n'a rien à voir avec la construction automobile mais il y a de l'enthousiasme et une vraie volonté d'y arriver ». Yann Vincent, le directeur industriel du groupe PSA. Le site, qui fabrique habituellement plusieurs centaines de véhicules par jour, produit des respirateurs artificiels en partenariat avec la société Air Liquide d'Antony (Hauts-de-Seine) mais aussi Valeo et Schneider Electric. L'objectif est d'en assembler 10 000 d'ici au 15 mai. Des mesures de sécurité draconiennes

Dans la salle où sont installés les 95 salariés volontaires, les mesures sont draconiennes. La température de chacun est contrôlée à l'entrée et à la sortie de l'atelier. Dans ce vaste espace, habituellement utilisé pour effectuer les dernières vérifications de qualité des véhicules, les employés disposent d'un poste de travail individuel et un marquage est posé au sol afin de respecter un cheminement précis. Tous portent un masque et doivent se frotter les mains au gel hydroalcoolique toutes les deux heures lorsqu'une sonnerie retentit.

« Ils doivent également se laver les mains toutes les heures et leurs outils sont désinfectés avec des lingettes, explique Sébastien Bornais, l'un des coordinateurs. Avant de se lancer, ils ont suivi une formation de cinq jours ». Un plan de l'appareil à confectionner est sous leurs yeux afin de poser les pièces au bon endroit.

Pour cette opération, changement de méthode. C'est un véritable travail de précision. Munis de pincette ou encore de petits tournevis, les employés piochent les éléments dans des boîtes de couleurs. La conception du respirateur évolue au fil des postes. Certains employés posent des valves, d'autres des filtres, et plus loin des capteurs ou encore des tuyaux très fins. « Nous assemblons des boîtiers de secours de type Osiris, poursuit l'ingénieur. Chaque appareil compte environ 130 pièces. Celles-ci nous sont fournies par une dizaine de sous-traitants de la société Air Liquide ».

Lorsque l'assemblage des respirateurs est achevé, le fonctionnement des appareils est testé. « Il y a une quarantaine de points de contrôle », prévient Sébastien Bornais. Le bloc est expédié ensuite à Antony pour le montage final. Si depuis lundi 80 respirateurs sont fabriqués chaque jour, les cadences vont s'accélérer pour atteindre le rythme de 350 au quotidien dans les jours qui viennent.