3 juillet 2025
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Avec 169 504 immatriculations (VP), le marché affiche une baisse de -7% en juin par rapport à la même période en 2024, enregistrant un 6ème mois consécutif de baisse.
Depuis le début de l’année, le marché enregistre un recul de 8% par rapport à 2024, et c’est aussi -28% par rapport au niveau d’avant crise sur la même période en 2019.
Le marché des véhicules utilitaires (VUL) s’effondre de -24% sur le mois avec 37 384 immatriculations et de -12% sur le premier semestre.
Quant aux véhicules industriels (VI), le marché affiche un fort recul de -24% en juin, soit 4 106 immatriculations, et de -20% depuis le début de l’année.
La confiance des ménages, stable en juin, reste à un niveau historiquement bas, tandis que l’épargne a atteint un record à 18,8% du revenu disponible au premier trimestre 2025.
La part de marché des véhicules 100% électriques (VPE) stagne autour de 18 % au cumul sur le premier semestre 2025, avec 148 614 unités.
La pénétration des véhicules full hybrides poursuit sa pénétration avec près de 45% de part de marché sur le premier semestre.
Quant à la part de l’électrique pour les véhicules utilitaires légers, elle s’élève à seulement 8,5% sur le 1er semestre 2025.
En juin, les commandes de véhicules particuliers affichent une progression de 7% par rapport à un mois de juin 2024 très en dessous des niveaux moyens.
Au cumul, sur le semestre, les commandes VP restent en retrait de 8% par rapport à 2024. Comparé au niveau d’avant crise (2019), elles enregistrent un recul de 27 %.
Les commandes de VUL affichent un rebond de 27% sur le mois par rapport à un mois de juin historiquement bas en 2024. Sur le semestre, elles enregistrent néanmoins un recul de -0,9 % par rapport à la même période il y a un an.
« Pour l’industrie européenne, il est minuit moins une ! », alerte le président de la PFA, Luc CHATEL, à la Une du Figaro économie du 26 juin dernier.
Suivant les premiers enseignements de l’étude confiée à l’institut XERFI, dans le cadre de l’EDEC de la filière automobile, la filière en France pourrait perdre, dans les 10 ans, jusqu’à 75.000 emplois industriels.
« Le scénario de l’étude s’appuie sur l’hypothèse que nous serons au rendez-vous du tout-électrique en 2035. Or tout le monde sait aujourd’hui que l’on n’y arrivera pas. La part de marché actuelle de l’électrique est inférieure de 7 à 8 points du niveau où nous devrions être », souligne Luc Chatel qui appelle l’Union européenne à accélérer dans la mise en place de mesures « à la hauteur de la gravité de la situation » en matière de simplification, de compétitivité et de souveraineté.
A compter du 1er juillet, le bonus écologique n’est plus adossé au budget de l’Etat, mais s’appuie désormais, jusqu’au 31 décembre prochain, sur les certificats d’économie d’énergie (CEE).
Les ménages les moins aisés (déciles 1 à 5), et ceux relevant des déciles 6 à 8 suivant la composition de leur ménage, bénéficieront d'une aide de l'ordre de 4.200 euros. Un montant ramené à 3.100 euros pour les ménages le plus aisés. Les conditions précédemment en vigueur restent inchangées : un véhicule dont le prix ne peut dépasser 47.000 euros TTC, d’une masse inférieure à 2,4 tonnes, et doté d’un score environnemental supérieur au score minimal requis.
Le bonus à l'achat sera complété par la reprise, attendue en septembre, du "leasing social" en direction des ménages modestes (5 premiers déciles). Il s’appuiera également sur les CEE et dans le cadre d’une offre limitée à environ 50.000 voitures.
Il y a là, dans le contexte de pression sur les finances publiques, un effort réel pour trouver le moyen de maintenir un dispositif de soutien. C’est une réponse au risque préoccupant de voir s’amplifier le recul des ventes de véhicules 100% électriques : -6,5% depuis le début de l’année malgré le bonus.
Si l’on veut réussir la transition vers l’électrique, et le contrat stratégique de filière (CSF) signé avec le gouvernement il y a un an le rappelle : il est indispensable de maintenir un niveau soutenu d’aides à l’achat.
Avec ce basculement vers les CEE cependant, il nous faut être doublement attentifs : attentifs, en pratique, à la lisibilité et à la simplicité du dispositif pour les consommateurs et l’ensemble des acteurs ; attentifs, enfin, au risque de répercussion sur le coût de l’énergie.
Source : www.pfa-auto.fr