3 avril 2024
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Le marché des voitures particulières affiche une progression de +5,7% au 1er trimestre 2024 comparé au 1er trimestre 2023. La croissance du marché observée en 2023 s’est donc poursuivie sur les trois premiers mois de l’année. Une croissance relative, cependant, puisque le marché reste en recul de 19,6% comparé à son niveau d’avant crise (1er trimestre 2019).
En mars, avec 180.024 immatriculations, le marché est quasi-stable par rapport à mars 2023 avec -1,5 % en données brutes (2 jours de mois en 2024 / +7,9% en données corrigées).
Le marché des véhicules utilitaires légers neufs est en hausse de +8,8% au 1er trimestre 2024, avec un volume de 37.321 unités en mars, soit une progression de +5,5% sur le mois.
Quant au marché du véhicule industriel, il affiche une progression de +2,3% au 1er trimestre 2024, avec cependant une baisse de -11,3% en données brutes sur le mois de mars (-2,8% en données corrigées).
Les commandes de voitures particulières affichent une hausse de +1,5% sur le mois de mars et de +16,2% sur l’ensemble du 1er trimestre. Quant à celles de VUL, leur niveau est très inférieur aux moyennes habituelles, affichant une baisse de -5,4% sur les trois premiers mois de l’année
La part de marché de voitures 100% électrique est de 18% au 1er trimestre 2024 (à comparer aux 15,4% observés en 2023 sur la même période), avec un volume de 80.171 unités. Ces chiffres traduisent en partie le succès rencontré par le dispositif de leasing social.
Les véhicules électrifiés (100% électriques et hybrides rechargeables), représentent désormais 26,7% du marché, et 55% en intégrant l’ensemble des hybrides.
Le marché européen est en progression de +10,1% en février. En revanche, la part de marché des véhicules 100% électriques marque le pas à fin février.
Les ventes ne progressent que de 9 % pour atteindre 106 187 unités. Alors que les immatriculations de véhicules électriques ont progressé en Belgique (+66,9 %), en France (+31,8 %) et aux Pays-Bas (+20,9 %), elles diminuent très sensiblement en Allemagne (-15,4%).
La voiture électrique semble marquer le pas en Europe et céder du terrain en Allemagne, alors qu’elle progresse en France. Marc Mortureux, directeur général de la Filière automobile PFA, fait le point.
Avec une part de marché de 18% au 1er trimestre 2024, l’électrification atteint de bons niveaux en France avec un volume de 80.171 unités au 1er trimestre. Ces chiffres s’expliquent tout particulièrement par le maintien d’un niveau soutenu des aides à l’achat en ce début d’année. En février et mars, c’est la traduction du succès rencontré par le dispositif de leasing social.
Il en va différemment pour l’Europe. Après une forte hausse des ventes de +28,9%, sur l’ensemble de l’année 2023, les ventes de véhicules 100% électriques marque le pas : à fin février, leur part de marché, qui stagne à 12% en février, est symboliquement repassée en dessous de celle du diesel (13%).
La baisse du niveau de soutien à l’achat dans un certain nombre de pays européens a un effet mécanique sur le marché. On pense, tout particulièrement, à l’arrêt brutal, mi-décembre, des aides à l’achat en Allemagne, qui s’est traduit par une chute de 50% des ventes de véhicules électriques sur le seul mois de décembre 2023 ; et, en janvier 2024, la part de marché du véhicule électrique ne se situait plus qu’autour de 10% contre de l’ordre de 20% sur l’ensemble de l’année 2023. En février, les ventes de véhicules électriques progressaient de plus de 30% en France, elles diminuaient de plus de 15% en Allemagne.
Nous sommes très préoccupés par la suppression du bonus applicable à l'acquisition de voitures particulières neuves par les personnes morales, le marché des professionnels représentant la moitié du marché français.
Pour les particuliers, malgré la baisse de 1000€ pour les classes moyennes et aisées, le soutien à l’achat reste globalement à un bon niveau sur le marché français, mais il est nécessaire de maintenir dans la durée ce soutien pour tenir notre trajectoire.
Il en va de la crédibilité de l’ambition que s’est fixée l’Union européenne. C’est d’autant plus important et critique pour la filière, que les constructeurs, pour relever le défi, font le pari de nombreux lancements de modèles cette année : on pense à la nouvelle R5 électrique et à la Scenic électrique, voiture de l’année 2024, chez Renault ; à la Peugeot e-3008, à la Citroën e-C3 ou à la Fiat Panda électrique, chez Stellantis.