3 janvier 2023
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
En décembre, le marché enregistre un mois équivalent à décembre 2021 soit 158 027 véhicules particuliers (VP) immatriculés.
Ce dernier mois 2022 clôt une année toujours en recul pour l’industrie automobile avec une baisse de 7,8% par rapport à 2021, avec 1 529 035 VP immatriculés contre 1 659 003 en 2021 – un retour en arrière aux niveaux de marché des années 1973-74.
Au total, depuis la crise du COVID, le marché automobile en France s’est réduit de plus d’un tiers. La baisse du marché automobile des VP depuis le début de l’année s’élève en effet à 31% par rapport au niveau d’avant crise (2 214 279 VP en 2019).
L’affichage d’un sursaut à l’automne n’a pas permis de redresser la barre, et de compenser les pénuries de semi-conducteurs, les tensions sur les approvisionnements et les problèmes de logistique qui perturbent fortement la production depuis déjà de longs mois. La hausse des prix des matériaux, la crise énergétique qui demeure une très forte préoccupation, et en conséquence la hausse des prix de vente des véhicules, ont été autant d’obstacles à la reprise des ventes.
Les commandes, pour le 8ème mois consécutif, restent en fort recul au mois de décembre tant pour le VP (-10,4 %) que le VUL (-16,5%), soit une baisse en cumul, sur l’ensemble de l’année 2022, de -6,7 % (VP) et -17,5 % (VUL).
Si, en 2021, le marché des véhicules utilitaires légers (VUL) s’était maintenu, 2022 est marqué par une forte dégradation qui se traduit au total par une baisse de 19,5% sur l’année 2022, avec 348 072 VUL immatriculés à comparer aux 432 631 unités en 2021, soit un recul de -27% par rapport au niveau d’avant-crise.
La tendance à la baisse des VUL, observée depuis le début de l’année, s’est en effet confirmée en décembre avec une baisse des immatriculations de véhicules utilitaires de 14,4% (avec 33 105 unités immatriculées) par rapport à décembre 2021 (38 690 unités).
Avec une baisse de 8,1%, le marché du véhicule industriel enregistre un volume de 4 038 véhicules immatriculés sur le mois. Sur l’année, il retrouve un niveau comparable à l’année 2021 avec 44 016 unités immatriculées.
L’électrification du marché se poursuit avec 203 121 véhicules électriques vendus en 2022, soit une pénétration de 13,3% (contre 9,8% en 2021). Les véhicules hybrides rechargeables entament un ralentissement depuis les 3 derniers mois, avec 126 549 unités vendues en 2022 (contre 141 001 en 2021, soit une part de marché de 8,3%).
Cette baisse s’inscrit à l’avantage des véhicules full hybrides dont la progression ne faiblit pas avec 188 853 unités immatriculées en 2022, soit une part de marché de 12,4%.
Les perspectives économiques pour l’année 2023 s’inscrivent dans le contexte impactant de la crise géopolitique avec ses conséquences énergétiques et inflationnistes. Les perspectives de croissance pour 2023 ont ainsi été revues à la baisse tant pour la croissance mondiale, qu’en France et en Europe.
De telles perspectives sont susceptibles de créer des conditions économiques défavorables pour les entreprises du secteur, mais aussi de peser sur la demande automobile.
Un rapport publié par l’OCDE souligne que « le fardeau des prix plus élevés de l’énergie et du gaz ainsi que la politique de zéro Covid en Chine impliquent une croissance plus faible et une inflation plus élevée et persistante. » Si l’Europe est le continent le plus touché par la baisse de la croissance, la Chine s’enraye, tandis que l’Inde et certains pays d’Asie du Sud-Est tirent leur épingle du jeu.
Avec en toile de fond la guerre en Ukraine, l’année 2023 connaîtra une décélération accentuée de la croissance mondiale par rapport à 2022, ainsi qu’une inflation élevée. Selon les dernières perspectives publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le produit intérieur brut mondial devrait croître de seulement 2,2 %, contre 3,1 % en 2022.
Dans le pire des scénarios, si une pénurie d’énergie devait avoir lieu pendant l’hiver, la croissance du PIB mondial pourrait se situer sous les 2 %.
Selon les projections de l’OCDE comme du FMI, l’Europe devrait être la région la plus touchée au monde par le ralentissement économique. La croissance dans la zone euro devrait se situer autour de 0,5 % en 2023, contre 3,3 % prévus pour 2022.
En France, selon les dernières prévisions de la Banque de France, on anticipe une croissance « probablement faiblement positive » en 2023, après une année 2022 où elle devrait atteindre 2,6%. Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, on ne peut pas exclure « une récession mais ça n'est pas notre scénario central. Ce que nous excluons aujourd'hui, c'est un atterrissage brutal de l'économie française et européenne, compte tenu des signes de bonne résistance » de la croissance dans l'Hexagone.
Source : www.pfa-auto.fr