3 juillet 2024
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Avec 181 712 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves enregistre en juin une baisse de -5% par rapport à juin 2023. Une baisse qui s’inscrit dans la continuité d’un marché atone en avril et en baisse de -3% en mai.
Le marché des véhicules utilitaires légers neufs, avec 49 456 immatriculations au mois de juin, est en hausse de +16% sur le mois. Quant au marché du véhicule industriel, il reste quasi-stable à +1% sur le mois avec un volume de 5 396 unités.
Les commandes de voitures particulières enregistrent une hausse de +1% en juin. Celles des VUL affichent un niveau très inférieur aux moyennes habituelles, avec une baisse au cumul de -9%.
Au 1er semestre 2024, la progression du marché est ramenée à +3% en données brutes par rapport à la même période en 2023. Le marché français au 1er semestre 2024 demeure en deçà du niveau d’avant crise avec -22% par rapport à 2019, et -17% par rapport à la moyenne sur dix ans (2010-2019).
Avec 210 608 immatriculations de janvier à juin 2024, le marché français des véhicules utilitaires légers neufs progresse de +10%. Quant au marché du véhicule industriel, avec 27 679 immatriculations, il progresse de +5% au 1er semestre 2024.
La part de marché des véhicules 100% électriques s’élève à 17% au premier semestre 2024 à comparer aux 15% affichés au 1er semestre 2023. Ces chiffres s’inscrivent dans le contexte d’un ralentissement de la progression de la part de marché des véhicules 100% électriques en juin, ramenée à 16% après une stabilité à 17% en avril et en mai.
En revanche, les véhicules hybrides affichent une forte progression de leur part de marché à 39% au 1er semestre 2024, à comparer aux 32% affichés sur la même période en 2023. Leur part de marché dépasse désormais celle des véhicules essence, passée du 1er semestre 2023 au 1er semestre 2024, de 38% à 32%.
Sur les cinq premiers mois de l’année, selon les données de l’ACEA, les immatriculations de voitures neuves dans l’Union européenne ont augmenté de 5%, atteignant près de 4,6 millions d’unités.
Sur la période, la part de marché des véhicules 100% électrique, qui affiche 12% (à comparer aux 15% de part de marché sur 2023), demeure en dessous de celle du diesel (13%).
Ce recul de la part de marché des véhicules 100% électriques sur le marché européen, s’appuie notamment sur le recul des ventes en Allemagne depuis la suppression des aides à l’achat mi-décembre 2023. En mai, les ventes de véhicules 100% électriques se sont effondrées de -31%.
En revanche, sur cinq mois, pour la première fois, la part de marché des véhicules hybrides (36,2%), dépasse celle des véhicules essence (35,5%).
Ces dernières années, suivant les analyses de AAA DATA, s’observe une lente mais continue désaffection chez les particuliers envers le marché des voitures neuves. Ce phénomène n'est pas dû à un changement de paradigme entre usage et propriété, ni à un effet générationnel. Les consommateurs ne disparaissent pas : la majorité migre vers les voitures d'occasion récentes.
Aujourd'hui, environ 50% du marché des voitures d'occasion concerne des véhicules de moins de 10 ans. Et parallèlement, les voitures de plus de 15 ans sont passées de 16% à 25% entre 2011 et 2023, révélant une polarisation du marché.
Le développement des formules locatives soutient cette tendance. Initialement dominée par la Location avec Option d'Achat (LOA), la tendance s'oriente maintenant vers la Location Longue Durée (LLD), en réponse aux évolutions réglementaires. De 2011 à 2024, la part des voitures neuves financées via des formules locatives a bondi de 23% à 63%. Les courbes se croisent en 2021.
Cette transition pourrait refléter une dégradation du pouvoir d'achat et un changement des priorités de dépenses. Il est clair en tout état de cause que le marché automobile évolue, tout comme les habitudes et attentes des consommateurs.
Dans ce contexte, il apparaît essentiel que le véhicule électrique se développe au sein de ces deux catégories de clientèle, sachant que les flottes contribueront au développement du marché du véhicule électrique d’occasion pour les ménages.