4 mars 2024
Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.
Le marché de voitures particulières affiche une progression de +13% par rapport au mois de février 2023, pour atteindre un volume de 142 598 immatriculations.
Il reste cependant très en deçà des niveaux observés avant la crise liée à la pandémie, affichant un recul de -17% par rapport à 2019.
Le marché des véhicules utilitaires légers neufs montre une hausse légèrement plus marquée à +16,5% avec un volume de 30 639 unités.
Quant au marché du véhicule industriel, il affiche une progression de +11,6%.
Le niveau des commandes affiche une progression de 10,5% sur le mois, avec un cumul de près de 370 000 commandes de véhicules particuliers qui prend en compte les commandes liées au dispositif du leasing social mis en place par le gouvernement. Quant aux commandes de VUL, le niveau est très inférieur aux moyennes habituelles, affichant une baisse de -3% sur les deux premiers mois de l’année.
A noter que, selon l’INSEE, le mois de février voit la confiance des ménages se dégrader. À 89, l’indicateur qui la synthétise diminue de deux points et s’éloigne de sa moyenne de longue période.
Le contexte économique incertain, une inflation encore élevée et des perspectives de risques sur le front du chômage, constituent un environnement moins favorable aux achats d’automobiles.
La part de marché de voitures 100% électrique continue de progresser avec, sur les deux premiers mois de l’année, un volume de 45 889 unités (34 248 immatriculations sur la même période 2023), et une part de marché de 17% (à comparer à 14% il y a un an).
La part des véhicules électrifiés représentent plus d’1/4 du marché.
La production totale en France en 2023 atteint 1,5 million de véhicules (1,03 millions VP et 480 000 VUL), contre 1,4 millions en 2022, confirmant ainsi une hausse globale de 8,8%. Une performance en léger retrait par rapport à la progression observée en Europe (+12,8%) et dans le monde (+10%).
La production mondiale maintient une bonne performance de l’ordre de 93 millions de véhicules.
Attendu avant le 31 décembre de chaque année, le décret relatif aux aides à l’achat d’un véhicule électrique n’a été publié que le 13 février 2024 par le gouvernement qui, dans le même temps a mis fin au leasing social lancé six semaines plus tôt. Nicolas Le Bigot, Directeur Affaires Environnementales et Techniques à la PFA, fait le point sur les modifications qui s’appliquent désormais en 2024.
S’agissant du dispositif de leasing social voulu par le gouvernement, force est de constater que les constructeurs français, les premiers à proposer des offres, ont été au rendez-vous.
Alors, qu’en est-il par ailleurs du bonus ? Sur le marché des particuliers, si le montant d’aide pour les ménages le plus modestes (déciles D1 à D5) demeure inchangé à 7000€, il baisse de 1000€ pour l’autre moitié des Français (D6 à D10 – à 4000€ pour l’achat d’un VP, 5000€ pour un VUL). Et le bonus, désormais, ne concerne que l’achat d’un véhicule neuf.
A noter que, dans le même temps, la prime à la conversion (PAC), pour les véhicules neufs, ne concerne plus désormais que l’achat d’un véhicule électrique, et voit son montant maximal baisser de 1000€ pour l’ensemble des Français (réduit à 5000€ pour les déciles D1 à D5, à 1500€ pour les autres).
Le bonus applicable à l'acquisition de voitures particulières neuves par les personnes morales, d’un montant jusqu’alors fixé à 3000€, est supprimé. Il baisse par ailleurs de 1000€, passant de 4000 à 3000€ pour l’achat d’un VUL.
C’est naturellement un vrai sujet de préoccupation quand on sait que le marché des professionnels représente la moitié du marché français ! Cela signifie que le nouveau bonus écologique visant à conditionner l’éligibilité du bonus aux seuls véhicules atteignant un score environnemental suffisant, ne s’applique plus qu’à 50% du marché : au sein du marché des entreprises, l’avantage dont bénéficiait jusqu’à lors les véhicules à faible empreinte carbone de production, disparaît.
Soyons précis sur le défi que nous sommes invités à relever : nous avons vendu 300.000 véhicules électriques en 2023, faisant ainsi +50% par rapport à 2022, l’objectif est d’en vendre un million dans les cinq ans… Chacun comprend dans ces conditions, qu’« on ne réussira le passage au véhicule électrique, que si on s'en donne les moyens », comme le soulignait très clairement Luc CHATEL, sur France Info, le jour même de la parution du décret.
Oui, un dispositif universel, avec de la stabilité, de la visibilité pour les industriels, de la lisibilité pour les consommateurs, est indispensable. De ce point de vue, l’exemple allemand est préoccupant : la suppression annoncée des aides à l’achat a entraîné une chute de 50% des ventes de véhicules électriques sur le seul mois de décembre 2023 et, en janvier 2024, la part de marché du véhicule électrique en Allemagne ne se situait plus qu’autour de 10% contre de l’ordre de 20% sur l’ensemble de l’année 2023 !
Source : www.pfa-auto.fr