Lettre Marché & Analyses de la PFA - Septembre 2022

Lettre Marché & Analyses de la PFA - Septembre 2022

2 septembre 2022

Cette lettre mensuelle accompagne la diffusion des données du marché automobile dont la PFA assure désormais la publication tous les mois. Elle vise à fournir un éclairage complémentaire aux chiffres fournis, et à diffuser des éléments d’actualité d’intérêt pour les entreprises de la filière automobile pour les aider à anticiper les tendances.


Un mois d’août stable mais des commandes en baisse

Le mois d’août 2022 enregistre une légère hausse des immatriculations de voitures particulières de 3,8 % par rapport à août 2021 avec 91 403 unités immatriculées sur le mois.

Au cumul sur les 8 premiers mois 2022, le marché français recule de près de 14% par rapport à la même période 2021, avec 970 930 immatriculations. La baisse du marché automobile des VP depuis le début de l’année s’élève à 29% par rapport à la même période d’avant crise (8 premiers mois de l’année 2019).

Une situation principalement due à la pénurie de semi-conducteurs.

D’après l’indicateur des commandes, le mois d’août enregistre une nouvelle baisse, quoi que moins marquée. En août, comme lors des 2 précédents mois, le volume des commandes est inférieur à celui des immatriculations, ce qui continue d’entamer le portefeuille (qui représentait environ 3 mois d’immatriculations à fin juin).

Les immatriculations de VUL en retrait, alors que le marché du VI progresse

La tendance à la baisse observée depuis le début de l’année se confirme encore en août avec une baisse des immatriculations de Véhicules utilitaires de 14% (avec 18 536 unités immatriculées) par rapport au mois d’août 2021.

Sur les 8 premiers mois 2022, on compte 226 845 VUL immatriculés, par rapport aux 296 908 unités sur la même période en 2021, soit une baisse de 23%.

Le marché du VI, quant à lui, enregistre une hausse de ses volumes de 8,7% avec 2 151 véhicules immatriculés sur le mois.

La hausse des prix connaît un ralentissement relatif en août

Selon les premières estimations publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), les prix à la consommation augmenteraient en France de 5,8% en août sur un an, après 6,1% en juillet.

L’inflation s’est nettement ralentie en juillet grâce au reflux des prix de l’énergie. La baisse des prix des carburants s’est poursuivie au mois d’août, portée également par la prolongation des mesures de soutien au pouvoir d’achat. Les prix des matières premières industrielles continuent leur décrue relative.

En août, le moral des ménages s’améliore légèrement d’après l’indicateur de confiance calculé par l’INSEE qui gagne 2 points après 7 mois consécutifs de baisse. Les Français qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer est en hausse de 7 points et les craintes concernant l’évolution du chômage restent en baisse.

Les prises de commande de VP se contractent sur les 8 premiers mois de l’année, et pâtissent des problèmes récurrents de retard de livraison, mais aussi du coût élevé des véhicules. L'indice des prix des automobiles neuves continue d’augmenter sur 1 an (+7,4 % en juillet).

Les véhicules électrifiés maintiennent leur pénétration dans un marché en baisse

Les ventes de voitures électrifiées (100% électrique et Hybride rechargeable) continuent leur progression, stimulée par le coût des carburants, avec 21% du marché soit 195 418 voitures immatriculées sur les 8 premiers mois 2022 (16% sur les 8 premiers mois en 2021). Le bonus écologique de 6 000 euros pour l’achat d’une voiture neuve électrique a, d’ailleurs, été prolongé jusqu’à la fin de l’année.

Les immatriculations de véhicules 100% électrique - dont les 2/3 sont acquis par des particuliers – représentent une part de marché de 12,2 %. Les véhicules hybrides rechargeables représentent une part de marché de 8 %.

Le point sur la pénurie des semi-conducteurs

Selon l’organisme Semiconductor Intelligence, certains signes indiqueraient un fléchissement de la pénurie de semi-conducteurs pour les applications automobiles. Cependant, la production de véhicules légers restera probablement en deçà de son plein potentiel jusqu’en 2023 au moins.

Les semiconducteurs utilisés dans l’industrie automobile nécessitent un long cycle de conception et sont soumis à des normes sévères de qualification. Les constructeurs automobiles n’ont donc pas la possibilité de changer de fournisseur rapidement.

En raison de ces longs cycles de conception et de la longue durée de vie des produits, les semiconducteurs utilisés dans les applications automobiles utilisent des technologies plus matures que la plupart des autres applications. Les constructeurs automobiles sont donc généralement moins prioritaires pour les fondeurs. Selon une étude de McKinsey, 72% des semiconducteurs pour l’automobile en 2021 faisaient appel à des technologies de production moins avancées (90 nm ou plus), contre 52% pour l’ensemble de toutes les applications en électronique. Seulement 6% de la demande automobile concerne des technologies avancées (14 nm et moins), contre 21% pour l’ensemble des applications.

Or, les fabricants de semiconducteurs concentrent leurs dépenses d’investissement sur les processus les plus avancés, plus rentables. A titre d’exemple, TSMC réalise ainsi 65% de ses revenus à partir de nœuds de processus avancés et seulement 12% de ses revenus à partir de nœuds de 90 nanomètres ou plus. Seuls 5% des revenus de TSMC proviennent de l’automobile, contre 38% des smartphones.

Compte tenu de ces facteurs, il faudra du temps pour que tous les problèmes d’approvisionnement soient résolus, même si les avis divergent sur l’échéance précise d’un retour à la normale.


Source : www.pfa-auto.fr