3 décembre 2024
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports dans son entreprise, et plus précisément aux déplacements de ses salariés ? Plusieurs leviers peuvent être utilisés dans le cadre du plan de mobilité employeur (PDME)
« Les leviers d'action n'ont pas la même pertinence selon le territoire concerné », souligne Joris Marrel, expert mobilités au Cerema. Les grandes agglomérations « ont davantage les moyens de mettre en place et structurer un réseau de transports en commun bien cadencé et desservi », poursuit-il. Alors que, dans les communes plus éloignées des centres urbains et dans les environnements plus ruraux, la vie quotidienne reste essentiellement structurée par la nécessité de recourir à l'automobile. « Ce sera donc plus facile de jouer sur le levier des transports en commun et modes actifs dans les grandes agglomérations. »
Vélo musculaire ou à assistance électrique, trottinette… Les mobilités actives sont nombreuses. « N'oublions pas la marche », ajoute le consultant indépendant Yann Tréméac. Pour convaincre les salariés de passer au vélo ou à la marche, il faut « développer des équipements sécurisés », insiste Joris Marrel, du Cerema, et mettre en place du coaching vélo pour former à ce mode de déplacement. A noter, la vive inquiétude du secteur vélo alors que le ministre des Transports, François Durovray, a annoncé, en quasi simultané, l'abandon du plan vélo et le lancement d'un plan cars express début 2025. Doté d'une enveloppe de 2 milliards d'euros, le plan vélo « aurait justement pu permettre de sécuriser ces trajets courts à vélo », s'alarme Mathieu Rault, fondateur de la start-up Viraj, qui propose des flottes de vélos électriques aux entreprises
Dans les territoires ruraux, aux réseaux de transports en commun moins structurés, et dans lesquels « l'autosolisme est plus développé, mieux vaudra jouer sur le covoiturage, voire l'autopartage », recommande Joris Marrel, du Cerema. La concertation avec les parties prenantes étant alors « indispensable », selon lui, pour une meilleure prise en compte des besoins réels. Sans adhésion forte des salariés au sein de l'entreprise, le risque est par exemple « de proposer un abonnement covoiturage, mais que, derrière, personne ne suive ». Autre levier pour décarboner les mobilités : les trajets et déplacements professionnels, un gisement que pointe Stéphanie Meyer, directrice du cabinet de conseil en mobilité EM Services. « On réduit souvent les plans de mobilité aux trajets domicile-travail. Il faut aussi travailler sur la transition des flottes vers l'électrique ainsi que vers des solutions de véhicules mutualisés. »
Source : lesechos.fr