4 février 2025
Soutenir l’économie circulaire en s’appuyant sur le réemploi des composants et la récupération des matériaux précieux : telle est la vocation du projet Treasure. Ce projet européen, piloté par Polytechnique Milan, réunit 15 partenaires (chercheurs et industriels) en quête de solutions performantes développées autour de l’écoconception des électroniques et la réutilisation des composants. Treasure s’inscrit ainsi dans une dynamique européenne visant à développer des outils et des pratiques favorables à l’économie circulaire.
Toujours à l’affût des synergies entre différents acteurs, NextMove assure la dissémination du projet Treasure. C’est là que la richesse de son écosystème industriel, couvrant toutes les thématiques de la mobilité (des start-ups et PME aux industriels majeurs comme Seat), devient une carte maîtresse. « On part d’une recherche académique entreprise nettement en amont pour arriver à des outils pratiques », explique Laurent Vautier, responsable Projets Industrialisation & Excellence Opérationnelle. « Comme nous en sommes encore à une phase expérimentale, notre réseau nous permet d’avoir un feedback sur des solutions en cours de développement. C’est cela que recherche un projet européen comme Treasure : être en contact avec le terrain et les futurs utilisateurs d’un livrable ».
L’économie circulaire prend en compte l’ensemble du cycle de vie de produit, depuis la phase de conception jusqu’à la réutilisation en fin de vie.
L’économie circulaire repose sur un principe logique : au lieu d’extraire, fabriquer, consommer et jeter, on réutilise les composants du produit arrivé en fin de vie. En somme, on augmente leur durée de vie pour limiter le besoin en nouveaux produits. De nombreuses subventions européennes incitent les industriels à exploiter ce cercle vertueux, d’où l’émergence du projet Treasure autour de deux piliers de l’économie circulaire : l’écoconception et la réutilisation.
Une question s’impose dès la phase de conception : comment démonter le produit pour le réparer ou en récupérer les matières ? Conscientes de l’impact des extractions sur l’eau ainsi que les conflits géopolitiques liés à la souveraineté des composants, les équipes de Treasure ont bien compris l’importance d’adopter une production raisonnée. Pour optimiser la conception des cartes électroniques par exemple, il faut en dresser la nomenclature complète afin de cibler ce qui est récupérable, et notamment les matériaux critiques comme le nickel, l’or, l’argent et le manganèse. Dans un deuxième temps, la réutilisation passe par le démantèlement. D’ailleurs, la récupération des matériaux est aussi une question de prix : si certains composants - comme les diodes ou les résistances - ne coûtent que quelques centimes, d’autres - comme les microprocesseurs - peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros.
Pour optimiser les performances, NextMove propose de plus en plus de solutions basées sur l’intelligence artificielle à ses industriels : cloud, collecte de données, robotique, suivi de production en temps réel, monitoring… Si le parc automobile actuel n’est pas conçu en vue du démontage, c’est désormais possible avec l’IA. Les équipes de Treasure utilisent des solutions cobotiques pour reconnaître, dessouder et récupérer les composants, qui partent alors en phase de test avant d’être réinjectés dans un circuit de seconde main. « On évite ainsi les émissions de CO2 liées à la fabrication d’un nouveau composant », conclut Laurent Vautier.
Placé sous le signe de la collaboration, un colloque autour du projet Treasure a permis d’identifier des synergies et des pistes de collaboration parmi une soixantaine de participants, du 24 au 26 avril 2024. Valeo et Stellantis ont présenté leur initiative de remanufacturing des caméras de pare-brise, tandis que Forvia et Renault cherchent ensemble à réduire l’impact environnemental des cockpits. Ensuite, direction la Refactory de Renault Flins pour visiter son site de remanufacturing, son atelier de rework et son atelier de rétrofit robot. Les participants ont également échangé sur les appels à projets européens attendus en fin d’année. « Les outils qui sont développés aujourd’hui par la recherche seront remis demain entre les mains des industriels pour développer leurs électroniques. À travers cet événement, nous souhaitions aussi éprouver les livrables de Treasure auprès des industriels pour voir ce qui fonctionne », indique Laurent Vautier.
15 partenaires
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