20 septembre 2022
Comment les humbles Renault ZOE et Nissan Leaf électriques du loueur Elmo Rent pourraient-elles être autorisées à circuler sans personne au volant, quand la plus avancée des voitures du moment — la très coûteuse Mercedes-Benz Classe S — exige encore de son conducteur qu’il garde les yeux sur la route et les mains sur le volant, dès lors qu’il quitte les voies rapides à séparateur central ou qu’il dépasse les 60 km/h ?
La contradiction n’est qu’apparente. Car autant Mercedes-Benz s’efforce d’automatiser la conduite pour faire un jour du conducteur un simple passager, autant l’entreprise estonienne Elmo Rent travaille plus humblement à simplement télécommander la voiture. Autrement dit, les décisions sont prises par un humain qui agit à distance sur le volant, l’accélérateur, le frein et la transmission. Ses gestes imprimés devant l’ordinateur sont reproduits sur les commandes de la voiture, par la grâce d'un logiciel développé en interne chez Elmo Rent. “Nous tirons profit du fait que la réglementation ne précise pas si le conducteur doit se tenir à bord du véhicule”, souligne Enn Lannsoo, fondateur en 2013 de cette entreprise estonienne d’autopartage. “Alors, nous plaçons notre conducteur dans nos locaux, devant un écran d’ordinateur.”
Les voitures de location aux couleurs de Elmo Rent sont donc loin de mériter le qualificatif de “voiture autonome”. Si la place du conducteur est effectivement vide de tout occupant le temps de certains trajets à vitesse réduite, un conducteur agit à distance sur ses commandes. Alors que dans la future voiture autonome de niveau 5, toutes les décisions seront prises par l’intelligence artificielle embarquée — très rarement par l’humain, qui n’interviendra à distance que pour résoudre une situation de conflit supposée rarissime.
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Crédit photo © Elmo